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Alger, el Djazair, un matin de juin.

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Message par choukry30 Dim 9 Mai - 11:12

Alger, el Djazair, un matin de juin.



L’avion d’Air Algérie en provenance de Beyrouth s’est posé à l’aube. Vers six heures. Ou sept.
Six ou Sept ? On ne sait plus à quel fuseau horaire Alger s’est accrochée.

En route, il y a des embouteillages.
Toujours – presque toujours - des embouteillages, nous dit-on. Et quand il n’y en a pas, les automobilistes conduisent comme des fous. Pierre, assis devant, panique. Aaaah, la voiture, là! Aaaah, le camion ! Aaaah le type qui traverse la rue! Les routes sont en pente et toutes arrondies. On monte, on descend, on tourne, on remonte, on tourne, on se retourne et on redescend. Des montagnes russes.
Alger, el Djazair, un matin de juin. Alger-panorama
Alger, centre, vue panoramique. A gauche, le port, à droite, l'horloge fleurie
Quelle image avoir d’Alger?
Au milieu du XIXe siècle, c’était celle que véhiculaient les peintres orientalistes dans le sillage de Delacroix et de ses Femmes d’Alger. Volupté sirupeuse et fantasmes charnels galvaudés par l’occident. Certes, ce que Delacroix a peint était bien réel, puisqu’il en a été spectateur. Le problème est que le harem, par essence, clos et privé, est sorti au grand jour pour être érigé au statut de carte postale, voire de landmark. Mais les odalisques se sont effacées avec les déboires de la colonisation. Elles ont été remplacées, à la fin du XXe siècle, par les barbus et Alger est devenue synonyme d’intégrisme religieux et de terrorisme aveugle. Un peu comme Kaboul et plus tard Bagdad. Entre-temps, il y aura eu cent trente ans de colonisation française, une guerre d’indépendance, et trente ans de tergiversations entre autoritarisme, socialisme et arabité.
Alger, el Djazair, un matin de juin. Alger9647
Alger, vue panoramique. En haut à droite (très loin), l'hôtel El Aurassi
Le regard est brouillé.
Brouillé par l’intensité de la lumière, si forte qu’on ne voit plus rien. Dès le premier contact, on comprend pourquoi Meursault, héros – ou plutôt antihéros – de l’Etranger de Camus commet un crime à cause du soleil. Est-ce son intensité? Mais pourquoi le soleil serait-il plus fort ici qu’ailleurs? Ou cette manie qu’ils ont de peindre les immeubles en blanc? Alger la blanche, un gigantesque réflecteur. C’est drôle, mais Tunis, aussi qualifiée de «blanche» ne fait pas aussi mal aux yeux.

Et pourtant c’est Paris!
Paris avec le soleil, la mer et les palmiers. Mais Paris quand même, avec les immeubles haussmanniens et les grands boulevards plantés d’arbres et de panneaux de signalétique, avec les mêmes plaques de rues bleues qui, sous cette latitude, sont encore plus kitsch. Aux carrefours, des agents de circulation au féminin font respecter l’ordre. Jupe aux genoux, uniforme impeccable, elles assurent leur rôle avec autorité et professionnalisme. Après tout ce que l’on a entendu au sujet de l’islamisme, leur présence est, pour le voyageur qui débarque, un signe de normalité. C’est comme en Europe.
Alger, el Djazair, un matin de juin. Alger9645
Alger, centre ville
Après une semaine à Alger, cette image de Paris colle toujours,
A regarder de près, on est pourtant très loin de Paris. Alger est une ville arabe. Paris aussi, enfin, presque. Du moins Barbès. Il y a peut être des femmes policiers à Alger mais il y a aussi des barrages de la gendarmerie (en ville) et de l’armée (à l’extérieur) qui rappellent la fragilité sécuritaire du pays qui connaît des hauts et des bas. Et justement, à propos de hauts et de bas, il est impossible de ne pas revenir sur l’aspect montagneux de la ville traversée par des boyaux qui relient les quartiers construits les uns au dessus des autres. Le paysage est tellement accidenté qu’il est impossible de se faire une vue d’ensemble de la ville a moins de se trouver à un point très élevé, comme le monument aux martyrs ou la cathédrale de Notre-Dame d'Afrique. Une des dernières églises en activité, les autres ayant été reconverties en autre chose, elle a été construite en 1858 dans un style néo byzantin, une curiosité quand on connaît l’antagonisme entre les églises catholique (Rome, dont la France s’est toujours considérée la fille) et orthodoxe (Byzance, qui fut entre autre anéantie par Rome, comme le montre d’ailleurs un tableau de Delacroix, l’Entrée des Croisés à Constantinople). Goût de l’exotisme (Byzance, c’est l’orient!) en ce milieu de XIXe siècle que l’on retrouve en Tunisie avec la cathédrale Saint Louis de Carthage et par-dessus tout à Paris que coiffe cette tarte à la crème qu’est le Sacré Cœur.

Exporter l’orientalisme en orient, quelle histoire!
On dit au sujet des immeubles construits à Beyrouth au début du XXe siècle, que ceux qui sont de style entièrement européen remontent à la période ottomane (les bords du Bosphore étant alors obnubilés par Berlin, Londres et Vienne) tandis que ceux qui comportent des éléments maures, hindous ou byzantins sont l’œuvre du Mandat Français. En regardant les immeubles haussmanniens d’Alger, on se rend compte qu’ils ne sont pas aussi parisiens que ça. Ce n’est pas seulement leur revêtement à la chaux et leurs volets bleus, c’est un quelque chose peut être imperceptible comme les dimensions de la cour, les ouvertures, les balcons, etc. Il a été dit que les architectes français qui ont construit ces immeubles se sont inspirés par les palais arabes dans le but de donner à leurs habitants, des colons eux aussi français, l’illusion de vivre les fastes des milles et une nuit tout en profitant du confort moderne. Encore et toujours les mythe du sérail. C’est peut être la raison pour laquelle les architectes tenants du mouvement moderne ont eu tant de difficulté à imposer leurs vues à Alger face aux défenseurs du style néoclassique. La maison selon Le Corbusier est plus une machine à habiter qu’un outil pour fantasmes orientalistes.

Alger, el Djazair, un matin de juin. Alger9586
Alger, unité d'habitation populaire

Cette architecture moderne, il faudra aller dans les quartiers moins chics pour la trouver.
Ce sera les cités avec unités d’habitations bon marché. Comme celles que l’on construit en Métropole et qui vont devenir des ghettos. La seule chose qui fait encore rêver est les noms qu’on leur a donnés.
Cité Aero-Habitat conçue en 1955 par Bourlier, Ferrer et Miquel dans la lignée de la Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille.
Cité Confort - Diar el-Mahçoul – (1955) et Cité Climat de France (1957) par Fernand Pouillon. Plus étonnant est l'immeuble-pont Burdeau (1952) construit dans un vallon. La chaussée est au dessus des habitations qui se retrouvent en négatif. Ce procédé étonnant de construire sous la rue figurait déjà dans un plan d'aménagement directeur de la cité proposé vingt ans plus tôt par Le Corbusier, le "Plan Obus".

L’architecture moderne va être ensuite reprise par l’Algérie indépendante à son propre compte. Pour continuer à ériger des habitations pour le peuple et pour installer des choses plus prestigieuses. Il y a l’inévitable Hotel Aurassi qui domine la ville. Une chose en largeur avec des stries horizontales que sont les balcons. De loin, on dirait un tableau de Daniel Buren. De près c’est l’hôtel gigantissime, hors échelle, genre d’établissement construit pour épater les chefs d’état étrangers (il a d’ailleurs servi pour au moins un Sommet de la Ligue Arabe). A Berlin-Est, ils en avaient fait un du même genre, mais tout en hauteur. La palme de la grandeur revient toutefois au Makam el Chahid, le Monument aux Martyrs. Monument symbole de la résistance, cette immense (90 m de haut) arche en béton brut réalisée par des canadiens en 1984 est le landmark par excellence. En tout cas, celui que le pouvoir aimerait donner de la capitale. L’abstraction de sa forme ayant le mérite de ne pas avoir de connotations indésirables. Ce goût de la forme pure dans le geste architectural va permettre à Alger de se doter, à la même époque, d’un ouvrage signé Oscar Niemeyer. Alors exilé par la junte militaire au pouvoir dans son pays, le concepteur de Brasilia va donner à l’Université d’Alger des bâtiments aériens comme il sait les faire.

Au pied de Makam el Chahid, le spectacle est splendide
Ceux qui n’ont pas encore compris que Alger est un des endroits les plus beaux du monde (en dépit de la glauquitude du premier contact) doivent se réveiller. Et comprendre à quel point quitter Alger a du être un déchirement pour tous ceux qui y ont vécu. Le regard embrasse, à travers les arbres, toute la ville, avec ses collines, ses immeubles agglutinés les uns aux autres et en toile de fond, la mer. Entre Alger et la mer, le port. Car Alger est un port. Comme Marseille et face à Marseille, comme si la Méditerranée était un miroir. L’aménagement du port d’Alger et des quartiers environnants est une des opérations les plus fascinantes du XIXe siècle, une époque particulièrement riche en transformations urbaines (percement des grands boulevards à Paris, du Ring à Vienne, reconstruction de Chicago, etc.). Le port d’Alger devait répondre à des logiques commerciale et défensive et s’insérer dans une topographie particulièrement gratinée. Les architectes ont résolu le problème en construisant, au dessus des quais, une immense structure rythmée par de hauts piliers soutenant des voutes en plein cintre et abritant des entrepôts au dessus desquels circule un boulevard de front de mer. Une rampe se chargeant de relier le niveau bas (les quais) au niveau supérieur (le boulevard), sur un dénivelé de quinze mètres. Cette réalisation audacieuse lancée en 1860 par Napoléon III et toujours des plus spectaculaires ouvrit une ère de développement économique et architectural dont subsistent de beaux restes comme la grande poste, en plein centre. Ce centre qui réserve au promeneur des surprises comme les marchands de livres anciens sur les trottoirs ou cette galerie aménagée en sous sol (près de la poste, justement) dans laquelle on ne vend que sous vêtements et lingerie féminine.


Alger, el Djazair, un matin de juin. Alger9643
Alger, Maqam al Chahid, monument aux martyrs


Non seulement pour les yeux, toujours éblouis, mais aussi et surtout pour les oreilles. Alger est une des villes les plus bruyantes qui soient. Le vacarme est permanent. C’est terrible. Il y a aussi un autre type d’agressions, que l’on pourrait qualifier de plus «sélectives». Une femme qui marche dans la rue, seule, vêtue à l’occidentale, ne manquera pas d’attirer les regards. A plus forte raison si elle est – ou a l’air d’être – étrangère. Un jour Rana et une copine se baladaient dans la rue. Des types les ont repérées et un s’est mis à les suivre et à les observer comme si elles descendaient de la planète Mars. Au bout d’un moment, n’en pouvant plus, Rana s’est retournée vers lui et lui a jeté en arabe: nous ne sommes pas des animaux! On dira que c’est normal, que c’est le choc des cultures entre orient et occident, et que ce serait arrivé à Marrakech ou Djakarta. N’empêche. On a aussi dit beaucoup de choses au sujet de la casbah.

La casbah, c’est Alger avant la France.
Le mythe de la ville arabe avec ses ruelles tortueuses et secrètes, ses dédales et ses escaliers vertigineux, ses palais cachés et ses mosquées maures. La casbah est l’antithèse de la ville cosmopolite construite par les français. Alors que cette dernière s’ouvre sur le port et sur le monde, la casbah est repliée sur elle-même, protégeant ses mystères. Avec la vague de violence des quinze dernières années, la Casbah a pris la mauvaise réputation d’être une repère d’islamistes et de voyous et les touristes ne plus invités à s’y bousculer comme ils peuvent le faire dans les vieilles médinas de Tunis ou Damas. Face à l’éventualité d’y envisager une promenade, le visiteur est automatiquement terrorisé par ses hôtes.
- Aller dans la casbah? De la folie! Seuls? Vous n’y pensez même pas! N’envisagez surtout pas de prendre des photos!
Tout le monde a voulu nous terroriser, mais nous y sommes allés. Seuls, sans guide, sans ange gardien et sans caméra. Première sensation, la densité, étouffante. Les ruelles, très étroites, sont bordées de maisons à encorbellements qui semblent presque se toucher, laissant très peu de place au ciel. La plupart des artères ne sont évidements pas carrossables. Dans ce maelström de boyaux étroits, on débouche parfois – toujours pas surprise – sur une terrasse vaste et aérée, petite place de village servant de terrain de jeu pour les enfants. La casbah a son propre mode de vie et ses propres codes. La couleur, par exemple, d’un blanc jaunâtre beaucoup moins frappant que le blanc des immeubles coloniaux. Les odeurs, qui changent d’une rue à l’autre, laissant imaginer ce qui se passe derrière les murs. Ainsi, dans un quartier ou se trouvaient des hammams, ça sentait particulièrement bon. La casbah est un trésor urbain. Vantée par Le Corbusier, elle renferme des édifices remarquables, comme le célèbre Palais du Dey, qui malheureusement tombent en ruine. Manque d’argent, manque d’intérêt pour l’habitat traditionnel, la casbah d’Alger se meurt. Depuis son classement au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco, il y a une prise de conscience. Pourvu qu’il ne soit pas trop tard.
Alger, el Djazair, un matin de juin. Alger9397
Alger, petit ballet improvisé au pied de la casbah
Autres reliques, d’un tout autre genre, les musées
Se meurt-ils eux aussi? La mort est peut être moins tragique pour un musée que pour un lieu de vie. Les musées d’Alger sont des vestiges de l’époque coloniale. Ils n’ont pas beaucoup changé au cours des cinquante dernières années, si ce n’est les effets du vieillissement. Vieux est un mot qu’on pourrait dire à la place d’ancien en qualifiant le Musée des Antiquités. Il a certes, subi une rénovation en 2003, mais reste assez poussiéreux. Ses collections sont pourtant fabuleuses. Antiquités puniques, romaines et byzantines sont à l’honneur. Après l’indépendance, on a voulu mettre en valeur les apports arabe et musulman. Une section consacrée à l’art marocain a même été ouverte. L’autre grande institution, c’est le Musée des Beaux-Arts. On y trouvera des grands noms de l’art français du XIXe siècles. Peinture - peintres pompiers et quelques impressionnistes - et sculpture - bronzes de Rodin et de Degas. La série des Danseuses que l’on a vues au Musée d’Orsay et ailleurs. Sauf qu’ici, on peut les toucher sans se faire réprimander par le gardien. Et toucher les ballerines de Degas, c’est une nouvelle manière d’approcher les œuvres. Près du musée s’étale le jardin d’Essai dont on dit que c’est un des plus beaux jardins botaniques du monde. Là aussi, le nom est plein de promesses, et le lieu fantastique. Poumon de verdure, lieu propice à la méditation. Il faudra peut être essayer un jour de comprendre Alger.
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Message par Precious Dim 9 Mai - 17:10

C'est beaux Alger ca c'est vrais mais domage on la gache trop avec ses construction et tout ce beton plus de verdure ni air de jeux pour enfant rien c'ets de plus en plus triste la vie a ALger Alger, el Djazair, un matin de juin. Icon_sad
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Message par azzoul Lun 10 Mai - 18:57

c vrai c magnefique ..on la gache trop avec ...sur les balcons...
pour les éspasses vert ça manque mais maintenant ils commence a refrechir ce pt ds les nouveeles constructions.. VIVE L'ALGERIE!!!
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