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Bonne lecture Linda51

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Message par choukry30 Lun 26 Avr - 10:28

Par Anas • 26 sept, 2008 • Catégorie: a - Généralités, a - Généralités au sujet du Coran
Un message que j'ai reçu :
Étant un étudiant en religion, j'ai pu constater que le Coran se présente comme confirmateur des Ecritures bibliques révélées par Dieu avant lui. Voici les textes coraniques relatifs à cette affirmation sans équivoque : "Dieu t'a envoyé le livre contenant la vérité (le Coran) et qui confirme les Écritures qui l'ont précédé. Avant lui il fit descendre la Torah et l'Évangile pour servir de direction aux hommes. Il a fait descendre le livre de la Distinction (le Coran)" (Coran 3:5) ; "Et sur toi (Muhammad) Nous avons fait descendre le Livre (le Coran) avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui. Juge donc parmi eux d'après ce que Dieu a fait descendre !" (Coran 5:48).
Toutefois, ce qui me pose problème c'est que je me rends compte qu'ensuite le Coran, au lieu de confirmer les Écrits de la Bible comme il serait censé le faire d'après ses propres affirmations, fournit des éléments qui diffèrent des siens, et ce à propos de plusieurs points. N'est-ce pas étrange que le Coran dise confirmer la Bible puis la contredise ? A quelle conclusion pensez-vous que je devrais normalement en arriver en constatant un tel état de choses dans le Coran ? C'est pourquoi je dis que le Coran n'est qu'une monumentale contradiction !
Évidemment, vous arriverez toujours avec cet argument pitoyable qui consiste à dire que la Bible a été modifiée au cours des siècles. Mais c'est un argument sans aucun fondement, car vous n'avez aucune preuve de ce que vous avancez.
Alors, ne venez pas me raconter d'histoires en me disant que le Coran confirme les "grands principes" des livres précédents, alors qu'il n'en fait absolument rien !
-
Réponse :

La réponse, en un mot, est que ceux des livres d'origine divine qui composent la Bible ne sont plus intégralement authentiques. Non pas qu'ils aient été falsifiés, mais qu'ils n'ont pas pu être préservés intégralement dans leur authenticité. Seul une partie d'entre eux est restée authentique.
Même cette partie authentique, les musulmans ne s'y réfèrent pas pour en extraire des croyances ou des normes à appliquer dans leur vie, puisque la teneur de ces livres a été abrogée, étant donné qu'ils constituent des révélations antérieures. Cependant, ils en citent les récits du moment que ceux-ci ne contredisent pas ce que le Coran ou la Sunna disent...
Explications détaillées de cette synthèse ci-après...
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Avant-propos :
Le Coran parle de l'Ecriture révélée avant lui ("kitâb") ; le Coran cite nommément la Torah ("Tawrâh"), les Psaumes ("Zabûr"), l'Evangile ("Injîl") ; le Coran parle aussi d'une prophétie présente dans l'Ecriture ("Kitâb") (Coran 17/4) : il s'agit, d'après les recherches de Cheikh Syôhârwî, des Ecritures dites "Nebiim" : les passages relatfs à cette prophétie sont dans Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et Zacharie (il s'agit d'un autre Zacharie que le père de Jean-Baptiste) (cf. Qassas ul-qur'ân 3/88-91).
Si vous voulez employer le terme "Bible" pour désigner l'ensemble de cette "Ecriture" ("kitâb"), dans la mesure où "Bible" provient lui aussi d'un terme grec (Biblia) dont la racine désigne le "Livre", c'est votre choix ; néanmoins, il est nécessaire de garder à l'esprit que dans l'usage chrétien, le terme "Bible" désigne non seulement ce qui est présenté comme ce que des prophètes de Dieu ont reçu comme révélation, mais aussi des écrits de personnes telles que Paul de Tarse, etc. ; or le terme "Ecriture" utilisé par le Coran ne désigne que les Ecritures transcrivant ce que Dieu a révélé à un de Ses prophètes, ou transcrivant le récit du déroulement de la mission d'un de ces prophètes.
Cette nuance faite, nous pouvons confirmer que, comme vous l'avez relévé, le Coran se présente comme "mussaddiq" de l'Ecriture révélée par Dieu avant lui ; "mussaddiq" est le participe actif de "tasdîq" – "déclarer véridique" – et signifie donc : "celui qui déclare véridique". On peut ainsi lire – entre autres passages – les versets coraniques suivants, dont vous avez avancé une certaine traduction : "Il [= Dieu] a fait descendre sur toi le livre [= le Coran] avec la vérité, qui déclare véridique les Écritures qui l'ont précédé. Avant lui [le Coran], Il a fait descendre la Torah et l'Évangile pour servir de direction aux hommes. [Ensuite] Il a fait descendre le livre de la Distinction [il s'agit d'un des noms du Coran]" (Coran 3/2). "Et sur toi [ô Muhammad] Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité [il s'agit du Coran], qui déclare véridique l'Ecriture avant lui et qui prévaut sur elle. Juge donc parmi eux d'après ce que Dieu a fait descendre" (Coran 5/48).
Qu'est-ce que la Torah et l'Evangile ?
La "Torah" signifie "Loi" ou plutôt "Enseignement" : c'est le nom donné à ce qui est appelé le "Livre de Moïse", lui-même composé de cinq livres : la Genèse, l'Exode, le Lévitique, le Deutéronome, les Nombres.
Il est à noter que parfois le terme "Torah" désigne non pas seulement "le livre de Moïse" mais un ensemble de livres :
– "la Torah" proprement dite,
– les 8 livres dits "Neviim" ("les prophètes") : Josué, Juges, Samuel, Rois, Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, les Douze prophètes (les catholiques, avec quelques différences quant aux livres, nomment la première partie des Neviim : "les Livres Historiques" et la seconde partie : "les Livres Prophétiques"),
– les 11 livres dits "Ketouvim" ("les livres") : les Psaumes, le Cantique des Cantiques, Ecclésiaste, Lamentations, Esther, Daniel, Esdras, Chroniques (les catholiques nomment ces livres – avec quelques différences – "les Livres poétiques").
Cet ensemble de livres est désigné sous le nom de "Tanak" (mot formé par la première lettre de chacun de ces groupes de livres : T, N et K).
Et qu'est-ce que l'Evangile reçu par Jésus ? Ce terme, d'origine grecque, signifie "bonne nouvelle". Jésus, qui s'exprimait en araméen, la langue courante alors en Palestine, a assurément employé un autre mot pour dire "Bonne nouvelle", un mot aujourd'hui inconnu et dont "évangile" n'est que la traduction en grec.
A l'origine, l'"Evangile", la "Bonne nouvelle", désignait le message que Jésus a délivré oralement. Il fut ensuite peu à peu utilisé pour nommer les écrits relatant le déroulement de la vie et surtout de la mission de Jésus : on y trouve relatées certaines de ses paroles et certaines des choses qu'il a faites (ses voyages, ses miracles, des actions qu'il a eues vis-à-vis de personnes qu'il a rencontrées), le tout dans une perspective chronologique.
Les documents nommés ainsi "évangiles" et dont dispose actuellement le public sont au nombre de quatre : Evangile selon Matthieu, Evangile selon Marc, Evangile selon Luc, Evangile selon Jean. Ce ne sont cependant pas les seuls documents existant au sujet de Jésus ; outre ces Evangiles canoniques, il existe aussi : Evangile de Thomas, Evangile de l'Enfance, Evangile de Barnabé, Evangile de Pierre, Evangile de Marie, Evangile des Hébreux, Evangiles des Nazaréens, Evangile des Ebonites, Evangile des Egyptiens... Ce fut au concile de Nicée (an 325 de l'ère chrétienne) que les 4 premiers furent déclarés "canoniques" et les autres "apocryphes", c'est-à-dire littéralement : "devant être cachés".
-
1) Ce que le Coran déclare véridique dans ces Ecritures :
Le Coran déclare donc que la Torah, les Psaumes, l'Evangile, ainsi que d'autres Ecritures ont été révélés par Dieu à des prophètes ; et il affirme que lui, le Coran, "déclare véridique l'Ecriture l'ayant précédé". Mais de quoi parle-t-il ?
1.1) Quand le Coran déclare véridique ces Ecritures, de quoi parle-t-il ?
Certains ulémas comme Ibn Hazm pensent que la quasi-totalité (mu'zam) des textes actuels de la Torah, des Psaumes et d'autres Livres révélés n'est pas le message authentique laissé par les prophètes qui les avaient communiqués. Dès lors, ce que le Coran "déclare véridique" est la Torah authentique, celle qui avait été révélée à Moïse (ou à Moïse et à d'autres prophètes si on prend le nom Torah dans le sens de Tanak), les Psaumes révélés à David, et l'Evangile révélé à Jésus, et non les livres dont la plupart des juifs et des chrétiens d'aujourd'hui disposent et qu'ils présentent sous les mêmes noms ("layssat hiya-l-latî bi aydîhim, bal hâdhihî muharrafa kulluhâ, siwâ qalîlin minhâ") (on peut lire à ce sujet Al-Fissal, Ibn Hazm, 1/229, 237).
Mais l'avis qui semble pertinent est celui de ces autres ulémas qui, à l'instar de Ibn Taymiyya, disent que les Ecritures dont la plupart des juifs et des chrétiens d'aujourd'hui disposent et qu'ils présentent sous les noms de "Torah, Psaumes et Evangiles" renferment une partie conséquente des Ecritures laissées à l'origine par les prophètes en question, partie à laquelle certains autres éléments sont venus s'insérer (waqa'a-t-taghyîru fî juz'in minhâ faqat : fî qalîlin minhâ / fî kathîrin minhâ ghayr-il-akthar / fî aktharihâ ghayr-il-mu'zam) (cf. Fat'h ul-bârî 13/642 ; voir aussi et surtout Al-Jawâb us-sahîh, 1/319-320). Dès lors, quand le Coran "déclare véridique" – c'est-à-dire relevant du message de Dieu destiné à l'orientation des hommes – la Torah, les Psaumes et l'Evangile, il parle en fait de la partie originelle des Ecritures révélées, toujours présente dans ces Livres religieux : il s'agit de la Parole de Dieu que Celui-ci a révélé à ces messagers, ainsi que les paroles et des actes que ces messagers ont réellement dites et faites en tant que voie à suivre par leurs disciples. Il est également à noter qu'il arrive que certains éléments de ces Ecritures que le Coran déclare véridique se trouvent dans des recueils autres que les canoniques ; ainsi, l'épisode du miracle de l'oiseau de glaise réalisé par Jésus et relaté par le Coran (3/49, 5/110) ne figure pas dans les quatre Evangiles canoniques mais, selon le Professeur Hamidullah, dans l'Evangile de l'Enfance.
Comment pouvons-nous, nous musulmans, dites-vous, affirmer qu'il se trouve dans le texte actuel de la Tanak et des Evangiles des éléments qui ne se trouvaient pas dans le texte révélé par Dieu à ceux de Ses prophètes aux noms de qui ces livres se rattachent ?
1.2) En effet, comment pouvons-nous dire cela ?
1.2.1) propos de la Tanak :

Voici une preuve très simple : le 34ème chapitre du Deutéronome ne peut pas relever de ce que Dieu a révélé à Moïse, puisque y sont relatés… la mort de Moïse et l'endroit où il fut inhumé. C'est forcément un homme postérieur qui a relaté cet événement, et son témoignage a été intégré au texte dit "Torah".
Une autre preuve : selon le texte de la Genèse, Noé eut son fils Sem (ainsi que ses autres fils Cham et Japhet) à l'âge de 500 ans (3/32) ; Sem eut son fils Arpakshad à l'âge de 100 ans (11/10) ; Arpakshad eut son fils Shélah à l'âge de 35 ans (11/12) ; Shélah eut son fils Eber à l'âge de 30 ans (11/14) ; Eber eut son fils Pèleg à l'âge de 34 ans (11/16) ; Pèleg eut son fils Réou à l'âge de 30 ans (11/18) ; Réou eut son fils Seroug à l'âge de 32 ans (11/20) ; Seroug eut son fils Nahor à l'âge de 30 ans (11/24) ; Nahor eut son fils Tèrah à l'âge de 29 ans (11/24) ; Tèrah eut son fils Abram (Abraham) à l'âge de 70 ans (11/26).
Noé avait donc 500 ans quand Sem lui naquit. Or Noé vécut en tout 950 ans (Genèse 9/29). Et Noé vécut encore 350 ans après le Déluge (9/28). Celui-ci se produisit donc quand il était âgé de 600 ans, et Sem avait alors 100 ans. Or ce fut à cet âge-là que Sem eut son fils Arpakshad, et Noé avait donc 600 ans (ce qui est d'ailleurs spécifié en Genèse 7/11). Si on additionne les chiffres qui suivent jusqu'à la naissance de Abraham, on trouve 290. Ceci revient à dire que quand Abraham naquit, Noé était encore vivant et âgé de 890 ans, et que lorsque Noé mourut à l'âge de 950 ans, Abraham était âgé de 60 ans !
Un exemple de contradictions : "A l'époque de la vieillesse de Salomon, ses femmes détournèrent son cœur vers d'autres dieux ; et son cœur ne fut plus intègre à l'égard du Seigneur, son Dieu, contrairement à ce qu'avait été le cœur de David son père. Salomon suivit Astarté, déesse des Sidoniens, et Milkôm, l'abomination des Ammonites. Salomon fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur et il ne suivit pas pleinement le Seigneur comme David, son père. C'est alors que Salomon bâtit sur la montagne qui est en face de Jérusalem un haut lieu pour Kemosh, l'abomination de Moab, et aussi pour Molek, l'abomination des fils d'Ammon. Il en fit autant pour les dieux de toutes ses femmes étrangères : elles offraient de l'encens et des sacrifices à leurs dieux" (1 Rois 11/4-Cool. Or ce passage s'accorde très mal avec cet autre : "Cette demande de Salomon plut au Seigneur. Dieu lui dit : "Puisque tu as demandé cela (…), voici, j'agis selon tes paroles : je te donne un cœur sage et perspicace, de telle sorte qu'il n'y a eu personne comme toi avant toi, et qu'après toi il n'y aura personne comme toi parmi les rois" (1 Rois 3/10-13). Ce dernier passage relate de Dieu de grandes éloges de Salomon ; Dieu n'aurait-Il donc pas su ce qui allait se passer lors de la vieillesse de Salomon ?
Comment s'explique la présence de tels éléments dans la Tanak ?Certains musulmans ont cru que les erreurs et contradictions existant dans le texte actuel de ces Ecritures sont dues à des actes délibérés de falsification de la parole divine.Je trouve que c'est plutôt la façon de voir de Ibn Khaldûn qui est pertinente. Je l'exposerai ici (on peut la consulter en Târîkh Ibn Khaldûn, tome 2 pp. 7-Cool au travers des propos d'un contemporain, Didier Hamoneau. Celui-ci écrit : "La Torah actuelle est le témoin d'un long martyr et d'une immense catastrophe spirituelle, ainsi que la preuve de l'héroïsme de croyants face au désastre. Ceux-ci sauvèrent grâce à Dieu l'essentiel de la Torah, mais elle avait définitivement perdu de sa pureté originelle." "Cette version actuelle de la Torah doit donc être regardée comme un écho d'une parole divine au milieu d'une œuvre certes humaine mais pathétique et héroïque, en raison du sang pur versé et surtout parce que nous savons qu'au milieu des paroles humaines siègent les Paroles de Dieu ; il est vrai qu'il n'est pas toujours aisé de les distinguer" (d'après La Torah, l'Evangile, le Coran, pp. 55-56).

A cela, les musulmans tenants de l'autre avis opposent un : "Que faites-vous alors du verset coranique 2/79, qui montre qu'il y a bien eu altération volontaire ?"
La réponse est que ce verset n'indique pas explicitement (qat'iyy ud-dalâla) qu'il s'agit de l'ensemble des Ecritures antérieures : en effet, as-Suddî pense qu'il s'agissait d'un cas localisé géographiquement en Arabie (cf. Tafsîr Ibn Kathîr). Et c'est bien parce que ce verset n'est pas explicite sur le sujet que certains ulémas, dont Shâh Waliyyullâh, ont pu avoir l'avis qu'ils ont à propos de l'authenticité des Ecritures antérieures (voir respectivement Sahîh ul-Bukhârî, kitâb ut-tawhîd, tarjama n° 55, et Al-fawz ul-kabîr, p. 29).
Comme l'a écrit Ibn Taymiyya (et tant d'autres personnes), le grand tournant dans l'histoire de la conservation de ces Ecritures se situe lors de la destruction de Jérusalem par les Babyloniens puis de l'entreprise menée par Ezra (Al-Jawâb us-sahîh 1/310). C'est en – 587 précisément que les Fils d'Israël connaissent la grande catastrophe : l'armée de Nabuchodonosor vainc l'Etat de Juda, le Sanctuaire de Jérusalem est détruit, les fils d'Israël habitant Juda sont pour la plupart déportés. Ce n'est que cinquante ans plus tard, en – 538, avec la victoire des Perses sur les Babyloniens que les choses changent (c'est notamment ici que se fera remarquer la justice de Cyrus II, qui, d'après l'avis auquel va notre préférence, est "Dhu-l-Qarnayn"). Didier Hamoneau écrit qu'après cette catastrophe, le texte des Ecritures originelles ne subsiste plus que sous forme de différents documents dispersés auprès des uns et des autres (La Torah, l'Evangile, le Coran). C'est ensuite, dans un laps de temps qui va de la seconde moitié du cinquième siècle aux premières années du quatrième siècle avant J.-C., que le grand scribe Ezra (ou Esdras) fait une synthèse de différents documents historiographiques et juridiques que des israélites possèdent. Cela donne la Torah (Pentateuque) que nous connaissons (c'est ce qui vaudra d'ailleurs à Ezra le surnom de "second Moïse").
Contrairement à ce que vous affirmez, les musulmans ne sont pas les seuls à dire que le texte biblique actuel est une harmonisation de sources plurielles : des savants chrétiens et des auteurs juifs eux-mêmes l'affirment :
Voici ce qu'on peut lire dans les premières pages de la Bible de Jérusalem (édition de 2000) (il s'agit de la traduction de la Bible réalisée sous la direction de la très catholique Ecole biblique de Jérusalem) : "L'analyse de la forme définitive des textes – la seule à laquelle nous ayons accès – montre que l'unification rédactionnelle a beaucoup apporté à la formulation définitive" (p. 16). "… on préfère aujourd'hui parler de deux traditions dont l'ensemble a été élaboré d'une manière progressive, si bien que l'on peut trouver des passages très tardifs au milieu de passages beaucoup plus anciens" (p. 17). Les commentateurs chrétiens de la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB) écrivent à propos des livres de l'Ancien Testament que "avant de recevoir leur forme définitive", ils "ont circulé assez longtemps dans le public et portent les traces des réactions suscitées par les lecteurs, sous forme de retouches, d'annotations, voire de refontes plus ou moins importantes" (Traduction Œcuménique de la Bible, édition de 1975, pp. 10-11, cité dans Moïse et Pharaon, les Hébreux en Egypte, pp. 34-35).
Les commentateurs de la Bible de Jérusalem écrivent, à propos du passage parlant des Nephilim (Genèse 6/1-4) : "L'auteur semble utiliser une tradition populaire à caractère mythologique" (p. 26). A propos du récit de la tour de Babel : "Récit fait de l'amalgame de plusieurs traditions" (p. 32). A propos de la mention de la mort de Moïse à la fin du Deutéronome : "Ces chapitres forment une sorte de conclusion générale à l'ensemble du Pentateuque ; ils regroupent des éléments d'origine et d'âge divers, qui ont été rattachés au corps du Dt lors de la dernière rédaction" (p. 310). A propos de la mention des Philistins en Genèse 21/32-34, 26/1-8 et en Exode 13/7, les auteurs écrivent qu'il s'agit d'"une anticipation" (p. 344) : le fait est qu'en ce qui concerne la période que ces passages intéressent, les Philistins ne sont pas encore installés dans la région qui est rattachée à leur nom : l'auteur du texte a donc désigné un événement qui s'est déroulé sur le littoral de Palestine des siècles avant lui en utilisant la périphrase en usage en son temps à lui ("pays des Philistins") : c'est ce qu'on appelle un anachronisme. La même chose peut être dite – mais cela, les commentateurs de la Bible de Jérusalem ne l'ont pas écrit – à propos du passage où on lit que Joseph installa son père et ses frères "dans la meilleure région, la terre de Ramsès" (Genèse 47/11) : l'écrivain a relaté cet événement de l'époque de Joseph (XVIIème siècle avant J.-C.) mais a, pour désigner la région d'Egypte où il s'est déroulé, employé le nom de Ramsès, pharaon de l'époque de Moïse (XIIIème siècle avant J.-C.).
Pour en revenir aux notes des commentateurs de la Bible de Jérusalem : à propos des chapitres 10 et 11 du Livre de Josué : "Ces chapitres diffèrent des précédents et ne s'accordent pas avec d'autres passages du livre ni avec Jg 1, où il apparaît que la conquête fut lente et que chaque tribu eut une action indépendante" (p. 338). A propos de certains événements présentés par le Livre des juges : "Vue théologique qui ne correspond qu'imparfaitement à l'histoire. A la base du livre, il y a des récits indépendants dont la relation chronologique est établie arbitrairement" (p. 366). Voici encore ce qu'on peut lire en introduction au livre de Jérémie dans la Traduction Œcuménique de la Bible : "En plus, l'exégète sera attentif au fait que les ch. 1-25 contiennent, à côté des oracles poétiques, d'une authenticité à toute épreuve, un très grand nombre de passages rédigés dans une prose qui rappelle celle des éditeurs deutéronomistes des livres historiques. Ces passages représentent probablement des oracles de Jérémie retravaillés par des éditeurs postérieurs. Au début de l'exil existaient donc de nombreux livrets, feuillets et recueils épars, et en plus, probablement, quelques traditions orales relatives à Jérémie. Ce sera un rédacteur anonyme, très certainement "deutéronomiste", qui réunira tous ces matériaux en un seul volume" (TOB, édition de 1997, p. 554). Sur Esdras et Néhémie : "La rédaction actuelle de ces livres laisse plusieurs problèmes historiques encore ouverts. Le premier problèmeconcerne l'interruption de la reconstruction du temple (Esd 4). D'après le texte, cette interruption fut ordonnée par Artaxerxès (465-424) à la suite des plaintes des gens du pays opposés aux Juifs (Esd 4.6-24). Or, la chronologie rend impossible un tel événement. En effet, la construction du temple fut achevée la 6è année de Darius, vers l'an 515 (Esd 6.15). Le passage Esd 4.6-24 concerne des événements de l'époque d'Artaxerxès, c'est-à-dire au moins 50 à 60 ans plus tard. Le rédacteur final du livre semble avoir confondu ces données. Plus complexe encore est le second problème : celui de la chronologie de l'activité d'Esdras et de Néhémie à Jérusalem. L'ordre chronologique actuel du récit parle de l'arrivée d'Esdras la 7è années d'Artaxerxès (Esd 7.7), puis de l'arrivée de Néhémie la 20è année d'un roi du même nom (Ne 2.1). Ensuite, Esdras réapparaît, puis Néhémie, dans un étonnant chassé-croisé. Ne faut-il pas plutôt situer l'activité d'Esdras lors de la seconde venue de Néhémie à Jérusalem ? Au lieu de la 7è année d'Artaxerxès, il faudrait lire alors la 27è ou la 37è année (soit vers 438 ou 428). Ou mieux encore, ne faut-il pas considérer toute l'activité de Néhémie comme antérieure à celle d'Esdras : ce dernier ne serait alors arrivé à Jérusalem que la 7è année du roi Artaxerxès II (et non Artaxerxès I), vers 398-397. Le problème n'a pas encore trouvé de solution satisfaisante" (TOB, édition de 1997, p. 1095).
Max Dimont, l'auteur juif bien connu, écrit de même : "There are two versions of many, many other events, as the perceptive reader of Old Testament may have noticed. Are we dealing with two versions of the same story, or with two different stories merged into one ?" (Jews, God and History, New American Library, 2nd edition, p. 28). "The final fusion of the Five Books of Moses, called the Pentateuch, occurred around 450 B.C. – in other words, not until eight to sixteen hundred years after some of the events narrated in them took place. Is it not reasonable to suppose that in that period of time [i. e. before 450 B.C.], before there were any written records, many changes and alterations must have occurred as the stories and legends were handed down orally from generation to generation ?" (Ibid., p. 31). Décrivant cette entreprise de fusion s'étant déroulée vers la moitié du 5ème siècle avant J.C., Dimont écrit : "As a second move toward forging a national religious and spiritual Jewish character, Ezra and Nehemia decided not only to revise the Book of Deuteronomy but to add to it four other Books of Moses. Under their direction, priest and scholar labored diligently to fuse the most important of the divergent Mosaic documents, including the Deuteronomy of Josiah, into the five books of the Pentateuch, namely, Genesis, Exodus, Leviticus, Numbers, and Deuteronomy. All Five Books of Moses were now made divine. From here on, no deletions, changes or additions to the Pentateuch could be made, nor have any been made" (Ibid., p. 63).
Encore faut-il noter que, de ce corpus établi par Ezra, différentes versions vont circuler au cours des siècles qui vont suivre. Il y aura bientôt ainsi :
– la version hébraïque ;
– la version de la Septante, en langue grecque ;
– la version samaritaine ;
– les Targums (= traductions) araméens (comme le Targum d'Onkelos) ;
– les versions syriaques.
Ces versions ne divergent certes pas sur l'essentiel, mais présentent quand même des différences quant à certains chiffres (les âges des patriarches) et certains noms de lieux. A lui seul, le texte hébraïque connaît, au Ier siècle de l'ère chrétienne, différentes versions légèrement différentes : c'est en l'an 90 après J.-C. que des savants juifs fixent la norme. L'introduction de la Traduction Oecuménique de la Bible relate que ces savants "avaient constaté que les manuscrits dont ils disposaient n'étaient pas strictement identiques. Pour remédier à cet inconvénient, ils établirent un texte officiel, en procédant par comparaison de quelques manuscrits existants. Après quoi ils firent détruire les manuscrits non conformes au texte qu'ils avaient retenu. En 1947 cependant on a retrouvé près de la mer Morte quelques manuscrits antérieurs au travail des Docteurs de la Loi (les textes de Qumrân). D'autre part le Pentateuque samaritain, de même que certaines versions anciennes, version grecque dite des Septante, certaines versions araméennes ou Targoums, attestent un état du texte plus ancien. On a pu constater que les différences avec le texte traditionnel étaient pour la plupart de faible portée. Mais dans certains cas ces formes plus anciennes du texte proposent un sens plus clair" (Traduction œcuménique de la Bible, édition de 1997, p. 13).
En tout état de cause, le texte hébraïque officiel, fixé en 90 de l'ère chrétienne, sera transmis de génération en génération ; c'est lui qui sera utilisé par Jérôme pour la traduction latine, qu'adoptera l'Eglise catholique, pendant que les Eglises orthodoxes, elles, continueront à utiliser le texte grec de la Septante malgré ses légères différences avec le texte hébraïque fixé en 90. Ce dernier sera donc retransmis tel qu'il aura été fixé entre les différentes générations de juifs ; suivant cette retransmission, une édition en 1524 sera faite par Jacob Ben Hayyim à Venise qui deviendra l'édition de référence ; c'est elle que, aujourd'hui encore, toutes les bibles hébraïques suivent. Par la suite, au XIXeme siècle, on a retrouvé dans une synagogue du Caire, un ancien exemplaire de la Torah (Pentateuque et non Tanak) hébraïque massorétique, qui a été daté du IXème siècle après J.-C..
(A ce texte de la Torah – ici dans le sens de Pentateuque – s'ajouteront d'autres textes :
– les Nebiim, qui contiennent le récit et la relation des propos de prophètes envoyés aux fils d'Israël ;
– les Ketoubim, qui sont constitués de recueils de prières psalmiques et de chroniques.)
La question qui se pose ici concerne les documents que Ezra harmonisa : quels sont ces documents ? D'où les tenait-il ?
Il semble qu'il se soit agi de différentes traditions que possédaient différents groupes chez les fils d'Israël revenus de l'exil. C'est bien pourquoi les commentateurs de la Bible de Jérusalem, de même que Max Dimont, parlent d'une fusion entre deux documents à l'origine distincts.
Ce qu'il faut également relever c'est que le texte que, au XIIIème siècle avant J.-C., le prophète Moïse reçut comme Paroles de Dieu sur le Mont Sinaï semble avoir été beaucoup plus court que l'ensemble du texte nommé aujourd'hui "Torah" : ce texte avait pu être gravé sur quelques tablettes de pierre (cf. Livre de Josué 8/32) ; il semble donc qu'au fil du temps, à ce texte gravé sur pierre, furent ajoutés les propos de Moïse ainsi que les jugements qu'il rendit entre les Fils d'Israël au cours de son parcours à leurs côtés ; la Torah a ensuite reçu aussi le récit du déroulement de la mission de Moïse aussi – c'est ce qui explique qu'on y trouve aussi mention de sa mort –, et même plus : les origines du monde, les généalogies de Abraham, etc.
-
1.2.2) A propos des textes des quatre Evangiles canoniques :
Pour ce qui est du texte des quatre Evangiles canoniques, on note aussi certaines contradictions. En voici quelques-unes…
"Ayant appris que Jean [= Jean-Baptiste] avait été livré, Jésus se retira en Galilée" (Matthieu 4/12, voir aussi Marc 1/14 et Luc 4/14). Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon appelé Pierre et André, son frère, en train de jeter le filet dans la mer : c'étaient des pécheurs. Il leur dit : "Venez à ma suite et je vous ferai pécheurs d'hommes." Laissant aussitôt leurs filets, ils le suivirent" (Matthieu 4/18-20). Or voici ce que Jean l'Evangéliste relate : "Le lendemain, Jean [= Jean-Baptiste] se trouvait de nouveau au même endroit avec deux de ses disciples. Fixant son regard sur Jésus qui marchait, il dit : "Voici l'agneau de Dieu." Les deux disciples, l'entendant parler ainsi, suivirent Jésus" (Jean 1/35-37). "André, le frère de Simon-Pierre, était l'un de ces deux qui avait écouté Jean et suivi Jésus. Il alla trouver avant tout son propre frère Simon et lui dit : "Nous avons trouvé le Messie" – ce qui signifie le Christ. Il l'amena à Jésus" (Jean 1/40-42, plus une partie de 43). D'après la narration de Jean, c'est alors que Jean-Baptiste n'avait pas encore été arrêté que André et Simon suivirent Jésus, alors que d'après les écrits attribués à Matthieu, Marc et Luc, c'est alors que Jean-Baptiste avait déjà été arrêté qu'ils le suivirent.
"Et les disciples l'interrogèrent [= Jésus] : "Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'Elie doit venir d'abord ?" Il répondit : "Certes Elie va venir et il rétablira tout ; mais, je vous le déclare, Elie est déjà venu, et, au lieu de le reconnaître, ils ont fait de lui tout ce qu'ils ont voulu. Le Fils de l'homme lui aussi va souffrir par eux." Alors les disciples comprirent qu'il leur parlait de Jean le Baptiste" (Matthieu 17/10-13). Or voici ce que Jean relate : "Et voici quel fut le témoignage de Jean lorsque, de Jérusalem, les Juifs envoyèrent vers lui des prêtres et des lévites pour lui poser la question : "Qui es-tu ?" Il fit une déclaration sans restriction, il déclara : "Je ne suis pas le Messie." Et ils lui demandèrent : "Qui es-tu ? Es-tu Elie ?" il répondit : "Je ne le suis pas." – Es-tu le Prophète ?" Il répondit : "Non"" (Jean 1/19-21). La narration de Jean fait dire à Jean Baptiste qu'il nie être Elie, alors que la narration de Matthieu fait dire à Jésus que Jean Baptiste est bien Elie. Aucun de ces deux personnages ne peut avoir dit faux : le problème doit venir de la question de l'authenticité de l'attribution de chacun de ces deux propos.
"Alors, prenant la parole, Pierre lui dit : "Eh bien, nous, nous avons tout laissé et nous t'avons suivi. Qu'en sera-t-il donc pour nous ?" Jésus leur dit : "En vérité, je vous le déclare : Lors du renouvellement de toutes choses, quand le Fils de l'homme siègera sur son trône de gloire, vous qui m'avez suivi vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les douze tribus d'Israël" (Matthieu 19/27-28). Il est peu probable que les douze disciples auxquels il s'adresse alors siègent un jour sur douze trônes pour juger les douze tribus d'Israël : en effet, parmi eux se trouve Judas l'Iscariote, celui-là même qui trahira Jésus : comment pourrait-il juger les autres ? Jésus n'est pas un menteur : le problème, ici encore, vient de l'authenticité de l'attribution de ce propos.
Les Evangiles canoniques relatent que Jésus fut crucifié, et qu'il le fut avec deux bandits, l'un à sa droite et l'autre à sa gauche (Matthieu 27/38, Marc 15/27, Luc 23/33, Jean 19/18). Matthieu relate que "les bandits crucifiés avec lui l'insultaient de la même manière" que des passants (Matthieu 27/44), et Marc relate chose semblable (15/32). Or Luc, lui, relate que l'un de ces deux bandits l'insulta tandis que l'autre prit sa défense (Luc 23/39-42).
Pourquoi y a-t-il de tels éléments dans les textes évangéliques ?
En fait il y a deux facteurs qui sont présents :
A) Il y a d'abord la question du mode de transmission de chaque parole et de chaque acte de Jésus entre les disciples de Jésus – témoins directs de ces paroles et actes – et ceux qui ont rédigé les textes évangéliques.
Car s'il est vrai que la tradition chrétienne présentait hier les rédacteurs de l'Evangile selon Matthieu et l'Evangile selon Jean comme étant des disciples de Jésus, un certain nombre d'érudits chrétiens d'aujourd'hui ne le pensent plus. Ainsi, à propos des trois Evangiles synoptiques, les commentateurs de la Bible de Jérusalem évoquent "la théorie des Deux Sources", dont ils disent qu'elle est "aujourd'hui globalement acceptée par catholiques et protestants" (p. 1696). Il y aurait d'abord eu une rédaction en araméen (étape a), à partir de laquelle il y aurait eu la rédaction d'œuvres intermédiaires en grec (étape b), celles-ci ayant ensuite servi à la rédaction des Evangiles que nous connaissons (étape c) (voir pp. 1696-1697). Reste à savoir combien de niveaux d'œuvres intermédiaires il y a eu (un ou deux ?) ; de plus, on peut se demander si pendant un certain temps la narration de l'Evangile de Jésus ne s'est tout simplement pas faite par voie orale avant d'être transcrite en araméen puis en grec (ce qui conduirait à quatre étapes au lieu de trois).
Les commentateurs de la Bible de Jérusalem écrivent donc : "Assurément, ni les apôtres ni les autres prédicateurs et narrateurs évangéliques n'ont cherché à faire de l'"histoire" au sens technique et moderne de ce mot. (…) Les rédacteurs évangéliques qui ont ensuite consigné et rassemblé leurs témoignages ont respecté leurs sources, comme le prouvent la simplicité et l'archaïsme de leurs compositions. (…) Si les Synoptiques ne sont pas des biographies, au sens moderne du terme, ils nous offrent cependant beaucoup d'informations historiques sur Jésus et ceux qui l'ont suivi. On peut les comparer à des vies hellénistiques populaires, comme celles de Plutarque (mais il y a aussi des modèles de telles vies dans l'AT, comme les histoires de Moïse, de Jérémie ou d'Elie). Cependant, chacun des faits ou des dits ne peut être pris pour une reproduction littéralement exacte de ce qui s'est passé. (…) les faits contribuent à une telle mise en garde puisque nous voyons le même événement ou la même parole du Christ transmis de façon différente par les différents évangiles. Ceci vaut pour le contenu et aussi pour l'ordre selon lequel les épisodes ou les paroles sont rapportés (…)" (p. 1697). A propos de l'Evangile selon Jean, les commentateurs de la Bible de Jérusalem écrivent : "Cet évangile est le résultat d'une lente élaboration, comportant des éléments d'époques différentes, des retouches, des additions, des rédactions diverses d'un même enseignement. On peut tenir qu'il ait existé plusieurs sources : une source des signes, un recueil de paroles, un récit de la passion et de la résurrection, en tout cas un "écrit fondamental", connu aussi de Luc, ce qui expliquerait la parenté entre traditions johanniques et lucaniennes. Le nom de l'ultime rédacteur nous est inconnu, mais on peut toutefois préciser sa personnalité : c'est un judéo-chrétien qui s'efforce de rejudaïser l'évangile par des retouches portant sur l'eschatologie influencée par les modes de penser grecs. Peut-on maintenir un lien étroit entre le quatrième évangile et l'apôtre Jean ? Beaucoup d'auteurs reconnaissent en lui "le disciple que Jésus aimait", témoin oculaire des faits rapportés. Toutefois cette identification fait problème" (pp. 1857-1858).
B) A cela s'ajoute le fait que Jésus employait souvent un langage énigmatique que même ses disciples directs, sémites comme lui, ne comprenaient pas toujours ; ainsi, Jésus leur ayant dit un jour : "Gardez-vous du levain des Pharisiens et des Sadducéens !", ses disciples se firent cette réflexion : "C'est que nous n'avons pas pris de pains." Jésus leur dit alors : "(…) Comment ne saisissez-vous pas que je ne vous parlais pas de pain quand je vous disais : Gardez-vous du levain des Pharisiens et des Sadducéens." Alors ils comprirent qu'il n'avait pas dit de se garder du levain des pains, mais de l'enseignement des Pharisiens et des Sadducéens (Matthieu 16/5-12).
Or on ne dispose plus des originaux araméens relatant ces paroles du Christ mais uniquement de leurs traductions en langue grecque. En effet, les plus anciens manuscrits dont on dispose actuellement sont : le Sinaïticus (conservé au British Museum) et le Vaticanus (conservé à la Bibliothèque vaticane), datant tous deux du milieu du IVème siècle. Il existe aussi un autre codex, "très proche du Vaticanus, contenant les quatre cinquièmes de Lc (et d'importants fragments de Jn)", qui est daté du IIIème siècle. Il y a aussi "plus de 2000 manuscrits grecs, s'échelonnant entre le IVe et le XIVe siècle" (La Bible de Jérusalem, p. 1696). Les commentateurs ajoutent qu'il est possible que les textes des Evangiles aient été constitués sous leur forme actuelle dès le milieu du IIème siècle ou même plus tôt (Ibid.). Mais on sait que ces évangiles ont été rédigés en grec.
Jésus s'exprimait en araméen ; traduire des propos araméens pour en faire profiter des humains qui ne parlent pas cette langue n'est pas en soi un problème ; par contre, la traduction peut devenir une réduction si on ne dispose plus de l'original, a fortiori si les propos originels sont énigmatiques, dus à des tournures propre à la langue originelle. Ainsi, les textes évangéliques indiquent que Jésus aurait eu des frères et sœurs (Matthieu 13/46-50, Marc 6/1-6 et Jean 7/3 et 2-12) : les termes employés (grecs adelphoi et adelphai) désignent bien des frères et sœurs biologiques ; mais il pourrait s'agir d'une traduction défectueuse de mots qui, en langue sémitique, voulaient certes dire "frères" et "sœurs", mais dans le sens de "proches parents".
Ici encore, les musulmans ne sont pas les seuls à dire que la totalité du texte des quatre Evangiles canoniques n'est pas authentique :
Après avoir été arrêté, Jésus est conduit devant le Sanhédrin, le tribunal religieux suprême, que présidait cette année-là Caïphe. Les hommes de ce Conseil le condamnent alors à mort pour blasphème(Luc 22/66-71). Le Point écrit : "... les synoptiques font comparaître Jésus chez Caïphe, où se réunit le sanhédrin au complet, c'est-à-dire le tribunal religieux suprême d'Israël. Composé de soixante-dix membres présidés par le grand prêtre, ce tribula pléthorique aurait donc siégé en pleine nuit de Pâque, à l'encontre de toutes les traditions ! (...) Tout autre est le récit de Jean, qui raconte seulement une entrevue, également nocturne, avec le beau-père et prédécesseur de Caïphe, l'ex-grand prêtre Anne. L'avis général des critiques bibliques actuels va franchement vers cette version-là, qui évoque une grande brièveté et, surtout, ne met à aucun moment le sanhédrin en scène. Le motif de la condamnation n'est plus le blasphème mais la phrase bien plus réaliste et parfaitement cynique de Caïphe : "Il est avantageux qu'un seul homme meure pour tout le peuple" (Jean XVIII, 14). Marie-Emile Boismard, autorité incontestée de l'Ecole biblique de Jérusalem, spécialiste de l'Evangile de Jean, considère que la vérité historique est là. "Je suis persuadé, estime-t-il, en tenant compte de l'Evangile de Jean, qu'il n'y a jamais eu de procès devant le sanhédrin. (...) Les synoptiques et Jean se rejoignent ensuite pour la comparution devant Ponce Pilate, au matin" (Le Point n° 1279, p. 83).
Max Dimont écrit quant à lui : "Any person familiar with Jewish judicial procedure in biblical times will find it difficult to take the Gospel accounts literaly. According to Jewish law at that time, no one could be arrested at night. It was illegal to hold court proceedings after sundown on the eve or the day of the Sabbath or a festival. (...) A historian familiar with the cruelty and rapacity of Pontius Pilate will find it equally difficult to accept the portrayal of Pilate as a tender and merciful judge, zealous for the welfare of one Jew. In fact, Pilate's cruelty and rapacity became so notorious that the Emperor Tiberius had to remove him because he brought dishonor to Rome" (op. cit., pp. 136-137).
1.2.3) A propos d'autres textes religieux :
Nous musulmans avons comme croyance qu'il y a eu sur la terre des prophètes autres que les seuls vingt-cinq nommés dans le Coran : nous ne connaissons pas leurs noms mais nous croyons en eux – en tant que prophètes de Dieu – de façon globale (Shar'h ul-'aqîda at-tahâwiyya, p. 423). Et nous avons aussi comme croyance que Dieu a révélé la Torah, les Psaumes, l'Evangile, le Coran, mais qu'Il a donné une révélation à d'autres prophètes encore que Moïse, David, Isaïe, Jésus et Muhammad, et que les propos, actes, prières et rappels laissés par d'autres prophètes de Dieu ont également été transmis de génération en génération jusqu'à être consignés par écrit ; nous ne connaissons pas forcément le nom de toutes ces écritures reprenant au moins une partie de la révélation originelle ou des propos originels de ces prophètes, mais nous croyons en elles – en tant qu'Ecritures venant de Dieu ou relatant les propos d'un de Ses prophètes – de façon globale (Shar'h ul-'aqîda at-tahâwiyya pp. 424-425).
Ainsi Cheikh Syôhârwî écrit que le Zend Avesta, que l'on présente comme reflétant l'enseignement de Zoroastre, contient toujours des passages qui témoignent du caractère monothéiste de son enseignement originel : le Cheikh qui, comme la plupart des savants musulmans de l'Inde, connaît aussi la langue persane, a reproduit un de ces passages dans son ouvrage Qassas ul-qur'ân (3/168-169).
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1.3) Résumé de la position musulmane à propos des textes actuels de la Tanak et des Evangiles canoniques :
Ce que l'on peut donc dire c'est que (sans encore parler de l'authenticité de ces éléments par rapport à ce qui avait été originellement dit et fait) les Ecritures qui sont nommées "Tanak" sont constituées actuellement d'un ensemble d'écrits où se retrouvent mélangés :
– les Paroles de Dieu dont Il a révélé le contenu et les mots à certains de Ses Messagers : ainsi en est-il du contenu originel des tablettes de pierre reçues par Moïse ;
– les Paroles de Dieu qu'Il a inspirées à Ses Prophètes et que ceux-ci ont retransmises à ceux au milieu de qui ils vivaient : relèvent de cette catégorie les passages des Ecritures où on lit, insérées au milieu de la relation des propos du prophète : "Ainsi parle Dieu : ..." (Jérémie 10/2) ; "Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de Dieu : ..." (Jérémie 11/1) ;
– les propos (paroles ou jugements) et les actes de Messagers et de Prophètes de Dieu, de même que le récit du déroulement de leur mission : "Pashehur frappa le prophète Jérémie, puit le mit au carcan..." (Jérémie 20/2) ;
– les règlements prononcés par certains grands juristes parmi les Fils d'Israël ;
– des chroniques.
C'est comme si le musulman disposait d'un livre où on aurait complètement mélangé des données issues des ouvrages islamiques suivants :
a) le Coran (qui est constitué uniquement de la Parole de Dieu qu'Il a tranmise, sens comme mots, à Muhammad) ;
b) des Hadîths qudsî, ces paroles que le Prophète a reçues quant à leur sens mais non leurs mots de la part de Dieu, et qu'il a retransmises ; ces paroles sont relatées dans les recueils de Hadîths tels que Sahîh ul-Bukhârî, Sahîh Muslim, Sunan Abî Dâoûd, Sunan ut-Tirmidhî, Sunan Ibn Mâja, etc. (qui sont des recueils de ces Hadîths, relatés par les témoins directs, avec une chaîne de transmission jusqu'à l'auteur du recueil) ;
c) des Hadîths nabawî (propos, actes et approbations du Prophète Muhammad), tels qu'ils sont relatés dans Sahîh ul-Bukhârî, Sahîh Muslim, Sunan Abî Dâoûd, Sunan ut-Tirmidhî, Sunan Ibn Mâja, etc. ;
d) Sîrat Ibn Hishâm, Al-Maghâzî (qui sont des récits du déroulement de la vie du Prophète Muhammad) ;
e) des déductions juridiques et des jugements rendus par des juristes de haut renom (comme az-Zuhrî, etc.), tels que ceux que al-Bukhârî cite sans chaîne de transmission pour commenter certains Hadîths ;
f) Tarîkh ur-russul wa-l-mulûk de Ibn Jarîr at-Tabarî, Al-Bidâya wa-n-nihâya de Ibn Kathîr (qui sont des chroniques).
Les quatre Evangiles canoniques, eux, correspondent à ce que sont chez les musulmans les textes nommés "Sîra" : des erreurs de relation existent dans les Evangiles, comme elles existent dans les ouvrages de Sîra (Al-Jawâb us-sahîh, 2/10-11, 15, 1/329), avec quand même deux grandes différences :
1) les savants musulmans ont de tous temps reconnu que des erreurs se sont glissées dans ce qui a été attribué comme actes et paroles au prophète Muhammad, et ce dans les ouvrages de Sîra comme dans les recueils de Hadîths ; et ils ont, depuis les premiers temps jusqu'aujourd'hui, fait des travaux afin, d'une part, de distinguer les paroles inventées ou involontairement erronées et, d'autre part, en cas de contradiction entre deux propos authentifiés, de donner préférence à l'un sur l'autre, n'hésitant pas à dire de l'un d'eux qu'il s'agit d'une erreur de compréhension (en arabe : "wahm") de la part du narrateur (cliquez ici et ici pour en savoir plus). Or ce n'est que depuis un temps relativement récent que les savants chrétiens se sont mis à reconnaître que des erreurs ont pu se glisser dans le texte des Evangiles ;
2) la seconde différence est que les musulmans exigent que soient mentionnées tous les maillons de la chaînes de transmission entre les témoins directs des Hadîths du Prophète et le rédacteur du recueil de Hadîths ; dans les ouvrages de Sîra, ces chaînes sont aussi mentionnées, même si elles y sont moins précises que celles des recueils de Hadîths. Les textes des Evangiles, eux, ne mentionnent pas la chaîne de transmission alors même que, comme on le sait désormais, ils n'ont pas été immédiatement rédigés.
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2) Abrogation des messages précédents : "Considérer véridique" n'implique pas "se référer à" :
Un second point qu'il est important de rappeler ici est qu'il ne faut pas confondre :
– le fait de "déclarer véridique" les Ecritures antérieures ("tasdîquhâ") (dans le sens que nous avons vu jusqu'ici, c'est-à-dire la partie de ces Ecritures qui est authentique),
– et le fait de "déclarer toujours applicable" le contenu de ces Ecritures et donc de "s'y référer" ("al-i'tissâm bihâ").
Certes, le Coran n'a jamais déclaré être venu abroger une croyance dont il est prouvé de façon authentique qu'un message de Dieu précédent l'avait révélée (le Coran a pu apporter des éléments de croyance qui n'étaient pas mentionnés dans un ou plusieurs messages précédents ; mais cela constitue un enseignement supplémentaire et plus complet, et non une abrogation). Par contre le Coran enseigne également que la Loi qu'il apporte abroge l'applicabilité des Lois apportées par les Ecritures – même authentiques – l'ayant précédé. Voilà la seconde cause qui explique les différences existant entre certaines données du Coran et celles d'Ecritures précédentes.
La Loi que le Coran apporte :
– contient donc certaines règles similaires à celles contenues dans les Lois précédentes (sans qu'il fasse nécessairement référence à ces Lois) : par exemple l'interdiction du porc ;
– mais contient aussi d'autres règles différentes de celles contenues dans les Lois précédentes que, elles, il modifie (par exemple lui a interdit complètement la consommation d'alcool), ou il abroge explicitement (par exemple l'interdiction de consommer certaines graisses), ou encore il abroge implicitement, parce qu'il n'en parle pas et que le principe fondamental est la permission originelle (par exemple l'interdiction de faire cuire l'agneau dans le lait de sa mère) ;
– contient enfin des règles absentes des Lois précédentes, parce que son message est à vocation universelle (comme la règle de dhimma, protection des non-musulmans résidents d'un pays musulman).
Ces deux particularités – impossibilité d'établir l'authenticité et abrogation de certaines règles – font que le Coran déclare aussi que le musulman ne peut pas aller puiser aux sources des Ecritures antérieures les croyances et les règles qu'il considèrera valables. C'est ce que nous allons voir dans le point suivant…
-
3) Le Coran et son explication, la Sunna, sont les deux textes de référence pour le musulman…
Le point 1 – impossibilité d'établir l'authenticité de chaque partie du texte – et le point 2 – abrogation, par Dieu, de certaines règles révélées par Lui-même dans l'ancien texte – font que si le Coran dit qu'il vient "déclarer véridiques" ("tasdîq") les Ecritures révélées avant lui, il dit aussi qu'il vient "prévaloir" ("haymana") sur elles : "Et sur toi [ô Muhammad] Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité [il s'agit du Coran], qui déclare véridique l'Ecriture avant lui et qui prévaut sur elle" (Coran 5/48) ; il prévaut sur elles non pas dans le sens où il va les détruire, appeler à les détruire, empêcher juifs et chrétiens de les posséder, ou encore forcer juifs et chrétiens à se convertir à son message à lui, mais simplement dans le sens où il affirme que :
– étant le dernier message de Dieu, ses enseignements constituent les enseignements désormais agréés par Dieu (c'est que nous avons vu plus haut dans le point 2 : "Abrogation") ;
– lui sera intégralement préservé dans son authenticité originelle, tel que Dieu l'a révélé (Coran 15/9).
Dès lors, pour le musulman, les données que les Ecritures révélées avant le Coran contiennent peuvent être rangées en deux catégories (cf. Fat'h ul-bârî 13/408) :
a) les croyances et les normes (ahkâm) ;
b) les récits historiques, les descriptions et noms de lieux géographiques, et autres données de ce genre ; les données de cette seconde catégorie peuvent à leur tour être classées en trois sous-catégories (cf. Fat'h ul-bârî 8/214, Al-Fissal 1/241) :
b.a) celles qui contredisent de façon formelle ce que mentionnent le Coran et / ou la Sunna ;
b.b) celles qui sont les mêmes que celles que mentionnent le Coran et / ou la Sunna ;
b.c) enfin celles que le Coran et / ou la Sunna n'approuvent ni ne contredisent.
Pour ce qui est de la catégorie a (croyances – aqâ'ïd – et règles – ahkâm : obligations, interdictions, licite et illicite –), le musulman l'appréhende de la façon suivante :
– si des points de croyances présents dans les Ecritures antérieures contredisent un point de croyances présent dans les Ecritures islamiques (Coran et Sunna), alors (étant donné qu'il n'y a jamais eu abrogation entre les différents messages de différents prophètes à propos des croyances) il considère que ce qu'avait dit le prophète antérieur a été mal compris et / ou mal retransmis ;
– et si ce sont des règles qui sont différentes entre les Ecritures Antérieures et les Ecritures islamiques, alors le musulman ne se prononce pas (lâ yussadiqu wa lâ yukaddhibu kawnahâ minallâh) : il est possible que ce qu'avait dit le prophète antérieur a été mal compris et / ou mal retransmis, comme il est possible qu'il y ait eu abrogation.
En tout état de cause, le musulman n'ira en aucun cas chercher ses croyances ou ses normes dans les textes bibliques : il considère que la seule source possible pour cela est constituée des textes du Coran et de la Sunna, avec la règle première de la permission originelle – dans le domaine de la vie quotidienne – et du non rajout d'actes – dans le domaine de culte. Si éventuellement il cite des données de ce genre, c'est uniquement pour mentionner ce que sont les choses chez les juifs ou chez les chrétiens
Pour ce qui est des catégories b.a, b.b et b.c, le musulman les considère de la façon suivante :
– bien évidemment, il délaisse les données de la catégorie b.a et approuve celles de la catégorie b.b ;
– quant à la catégorie b.c, le musulman suit à son sujet ce que le Prophète Muhammad a formulé ainsi : "Il n'y a pas de mal à ce que vous racontiez (ce que vous tenez) des Fils d'Israël" (al-Bukhârî, 3274) et : "Ce que les Fils d'Israël vous racontent, ne dites pas que cela est vrai, et ne dites pas non plus que cela est faux. Dites (simplement) : "Nous croyons en Dieu et en ses Prophètes"…" (Abû Dâoûd, 3644, voir aussi al-Bukhârî, 4215) : pour le musulman, du moment que les textes du Coran et de la Sunna ne spécifient pas le contraire, les données historiques et géographiques issues d'Ecritures antérieures peuvent être citées, même si les textes du Coran et de la Sunna ne les confirment pas non plus. Cependant ces données ne doivent en aucun cas être présentées ni considérées comme étant des données du Coran et de la Sunna. De même, le musulman se doit de garder à l'esprit – suivant en cela l'instruction du Prophète – qu'on ne sait pas lesquelles de ces données proviennent d'une révélation divine et lesquelles n'en proviennent pas (lâ yussadiqu wa lâ yukaddhibu kawnahâ minallâh).
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux). Bonne lecture Linda51 Icon_study
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Message par Invité Lun 26 Avr - 22:34

J'ai lu, je sais tout ce que tu as copié mais je n'ai pas compris le message que tu as voulu me faire passé.
Par contre, j'ai retenu de cette lecture un hadith du prophète Mohamed alyhi essalam

Muhammad a formulé ainsi : "Il n'y a pas de mal à ce que vous racontiez (ce que vous tenez) des Fils d'Israël" (al-Bukhârî, 3274) et : "Ce que les Fils d'Israël vous racontent, ne dites pas que cela est vrai, et ne dites pas non plus que cela est faux. Dites (simplement) : "Nous croyons en Dieu et en ses Prophètes"…" (Abû Dâoûd, 3644, voir aussi al-Bukhârî, 4215) : pour le musulman, du moment que les textes du Coran et de la Sunna ne spécifient pas le contraire, les données historiques et géographiques issues d'Ecritures antérieures peuvent être citées, même si les textes du Coran et de la Sunna ne les confirment pas non plus.

Merci de confirmer ce que j'ai toujours revendiqué!

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