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Les vérités de Lakhdar Brahimi

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Les vérités de Lakhdar Brahimi Empty Les vérités de Lakhdar Brahimi

Message par Admin Sam 14 Mar - 18:14

Sur un ton franc et mesuré, le
diplomate algérien fait le bilan de son parcours au sein de l’ONU, une
organisation qui, selon lui, est en perte de crédibilité et dont le
drapeau est devenu la cible des terroristes. En sa qualité d’ancien
représentant en Irak, il dénonce le sort réservé à ce pays par
l’administration Bush et demande à ce que les responsables répondent de
leurs actes. Sur le Proche-Orient, Brahimi accuse les Arabes d’avoir
tourné le dos à la cause palestinienne. Il souhaite enfin que Barack
Obama abandonne le concept de la guerre globale contre le terrorisme,
une notion stupide à ses yeux.

Liberté :
Vous vous distinguez par une assez longue carrière à l’ONU où vous avez
été à la fois conseiller et représentant de l’Organisation dans
plusieurs régions de conflit dans le monde. Quel regard portez-vous
aujourd’hui sur votre parcours au sein de cette institution ?
Lakhdar Brahimi : C’était une chance de servir la communauté
internationale, pendant une quinzaine d’années, dans des endroits un
peu difficiles où les populations étaient défavorisées et en crise. Le
travail que j’ai fait a été utile quelquefois. Les résultats ont été
décevants à quelques autres occasions. Néanmoins, c’était une
expérience enrichissante qui a permis de confirmer que les Nations
unies sont une organisation indispensable, malgré toutes ses
imperfections. Et elles sont nombreuses. Depuis un certain nombre
d’années, je suis en train de mettre en garde l’Organisation sur le
fait qu’elle a beaucoup perdu de sa crédibilité et du respect dont elle
jouissait et dont elle a le plus grand besoin. Concernant mon propre
parcours, il appartient aux autres de le juger. Pour ma part, je dirai
que j’ai fait de mon mieux. Concernant l’ONU, je le dis encore une
fois, elle est importante et indispensable. Au Darfour par exemple,
deux millions de déplacés sont nourris tous les jours et soignés plus
ou moins correctement. Ce n’est pas mal.

Pensez-vous que vous avez bénéficié de tous les moyens
nécessaires à l’accomplissement de vos missions ?
Non, bien entendu. Cela aussi est un problème. Les pays membres ne
donnent pas à l’Organisation tous les moyens nécessaires à la
réalisation de ses tâches, notamment dans l’accomplissement des
missions de paix. Très souvent, le personnel et les équipements sont
insuffisants. Les mandats sont trop ambitieux en comparaison des moyens
qui leur sont alloués. Un rapport que j’ai fait en 2000 visait
précisément à demander aux pays membres de combler ces lacunes.

Vous avez toujours milité pour une démocratisation de
la gestion des instances onusiennes. Pensez-vous que la réforme de
cette Organisation est encore réalisable ?
Il faut faire très attention à cette question. Il y a une tendance,
surtout dans les pays riches, aux États-Unis notamment, qui affirme que
l’Organisation des Nations unies ne fait pas un assez bon travail et
qu’il faudrait peut-être la dissoudre. À la place, cette tendance
propose la création d’une fédération des démocraties. Ce qui est
vraiment injuste et constitue un appel à la division du monde entre les
pays riches et les pays pauvres. Cela est inadmissible. Bien entendu,
ma critique des Nations unies n’épouse pas ce genre d’opinions. L’un
dans l’autre, l’ONU fait du bon travail. Même s’il est dommage qu’elle
ne puisse pas faire mieux. Ces dernières années, un autre problème
s’est posé. La domination quelquefois réelle, quelquefois perçue des
États-Unis a suscité une grande hostilité a l’égard de l’organisation.

Mais cette domination est souvent réelle… Pas toujours.
En réalité, lorsqu’on parle de la domination des Nations unies, on veut
dire surtout que les puissants empêchent cette Organisation d’agir, la
paralysent. Par exemple dans le cas de l’Irak, on fait le reproche à
l’ONU de ne pas avoir pu empêcher l’invasion injustifiée de ce pays par
les troupes américaines.

N’est-il pas temps à votre avis de supprimer le droit
de veto au sein du Conseil de sécurité ?
C’est compliqué car il s’agit d’un cercle vicieux. Les Nations unies
ont été créées par les membres du Conseil de sécurité qui se sont
octroyé le droit de veto. Aucune réforme n’est possible sans leur
accord précisément parce qu’ils ont le droit de veto.

Je vois très mal les États-Unis, mais aussi la Russie
et la Chine, accepter d’abandonner leur droit de veto. Mais il est
certain que la réforme est nécessaire. L’instance qui en a le plus
besoin est le Conseil de sécurité, parce qu’il n’est plus
représentatif. Il n’est pas compréhensible que des pays comme l’Inde ou
le Japon ne soient pas membres de ce Conseil à titre permanent. Il
n’est pas normal, non plus, que l’Europe ait trois sièges sur cinq,
alors que l’Afrique et l’Amérique latine n’y figurent pas et que l’Asie
soit uniquement représentée par la Chine, tout en sachant qu’elle
recèle la moitié de la population de la planète.

L’ONU a été très malmenée durant le double mandat de
Bush à Washington. Pensez-vous que son successeur va avoir une conduite
plus respectueuse à l’égard de l’Organisation ? Il n’y a pas de doute
que Bush a poussé l’attitude de mépris, d’ignorance et d’hostilité
vis-à-vis de l’ONU et du reste du monde, à son paroxysme. Par
conséquent, toute personne qui devait lui succéder allait être
meilleure.

Est-ce que vous prêtez à Barack Obama de bonnes
intentions ?
Oui. C’est sûr. Le discours que sa représentante aux Nations unies a
fait devant le Sénat montre que la nouvelle administration arrive à
l’ONU avec un nouvel esprit, celui d’écouter les autres et de coopérer
avec eux. Évidemment, les Américains continueront à défendre leurs
intérêts mais s’engagent à une conduite plus respectueuse. Ce sont des
intentions qu’il reste maintenant à confirmer.

L’ONU a eu à gérer des dizaines de conflits dans le
monde et à en résoudre certains. Mais le conflit israélo-palestinien
reste insolvable. Pourquoi ?
C’est encore une fois à cause des États-Unis. Ce pays a pris il y a
très longtemps, certainement au temps de Kissinger, ou même avant, un
engagement vis-à-vis d’Israël, qui consiste à empêcher le Conseil de
sécurité à émettre la moindre condamnation de ses agissements. Les
Américains ont pris un autre engagement qu’on ignore souvent chez nous,
promettant de ne rien entreprendre au Proche-Orient sans la
consultation préalable d’Israël. Pour ces raisons, les États-Unis ne
peuvent pas être un médiateur impartial dans le conflit
israélo-palestinien. Eux-mêmes proclament qu’ils sont du côté d’Israël
à 100%.

Selon vous, qu’est-ce qui explique le soutien
indéfectible des États-Unis à Israël ?
L’influence que le lobby juif exerce sur la vie politique à Washington
n’est plus contestée par personne aujourd’hui. Le lobby sioniste peut
faire voter n’importe quelle résolution au congrès, pratiquement à
l’unanimité. Pendant le dernier massacre à Gaza, le congrès a adopté
une résolution avec, je crois, trois ou quatre abstentions ou rejets,
alors que l’ensemble des sénateurs a voté oui. Ce lobby détient un
véritable contrôle de la vie politique américaine. Les hommes
politiques américains, pensent à tort ou à raison, mais je pense avec
raison, qu’ils ne peuvent pas avoir de carrière politique s’ils
s’opposent au lobby juif.

La dernière invasion israélienne de Gaza illustre
justement l’alliance sacrée entre Washington et Tel-Aviv. Que vous
inspire cet épisode tragique de la guerre au Proche-Orient ? En 2006,
lors de l’invasion israélienne du Liban, Condoleezza Rice,
ex-secrétaire d’État US, avait publiquement dit à l’ONU que les
États-Unis sont contre un cessez-le-feu et qu’ils entendaient laisser
Israël finir leur sale boulot. Pendant un mois, John Bolton,
ambassadeur US aux Nations unies n’avait fait que cela : empêcher le
Conseil de sécurité de se réunir et quand il se réunissait, l’empêcher
de voter une résolution. Cette fois-ci, les Américains ont été un peu
moins directs. Mais ils ont laissé faire Israël. Immédiatement après le
début de l’attaque, Bush a fait une longue déclaration, disant que tout
cela était la faute de Hamas et que les Israéliens ne font que se
défendre. Condoleezza Rice a fait la même chose. Deux semaines après le
début de l’offensive, une résolution a été finalement votée alors que
se succédaient les images de morts, de destruction d’écoles,
d’hôpitaux, des locaux des Nations unies… Mais même-là, Olmert a révélé
avoir téléphoné à George Bush, demandant à ce que les États-Unis
s’abstiennent de voter la résolution sur le cessez-le-feu. Ce que
Condoleezza Rice s’est empressée d’exécuter alors qu’elle avait négocié
le texte avec les ministres arabes et donné son accord. L’Amérique ne
vote jamais contre Israël et ne permet pas qu’il soit condamné.

Les Arabes ont été trahis par les Américains sur Gaza.
Mais comment qualifiez-vous leur propre gestion de la crise ?
C’est très triste. Je ne crois pas que même mes amis qui travaillent au
sein de la Ligue arabe, dont Amr Moussa, le secrétaire général,
nieraient cette évidence. À savoir que les Arabes sont plus divisés
qu’ils n’ont jamais été. Et qu’ils ont offert dans toute cette
histoire-là un spectacle désolant. Il y a eu trois sommets en l’espace
de trois jours. Ces trois sommets n’ont strictement rien donné. Il est
grave de constater que nous semblons avoir abandonné la cause
palestinienne, presque complètement. Quelquefois, je me demande : nous
Algériens avons été à la tête d’un mouvement qui a conduit à
reconnaître le droit des Palestiniens à décider de leur destin. Or,
aujourd’hui, nous poussons les choses un peu trop loin en affirmant que
c’est leur affaire et qu’ils se débrouillent seuls. Ce n’était pas ça
l’idée au départ.

Qu’est-ce qui explique selon vous la distance prise par
les États arabes avec la cause palestinienne ?
Je crois qu’il y a une crise sérieuse dans le monde arabe. Je ne dirai
pas qu’il y a une crise d’identité. Mais il y a une crise politique
dans beaucoup de pays arabes. La notion de solidarité a diminué. Il y a
plus de solidarité en Afrique que dans le monde arabe. Du moins au
niveau des dirigeants. Il est quand même significatif de constater que
le seul dirigeant qui s’est illustré durant l’attaque de Gaza, en
faveur des palestiniens est M. Erdogan, le Premier ministre turc. Moi
qui suis très proche des Palestiniens depuis toutes ces années, cet
abandon me fait presque physiquement mal.

Votre passage à l’ONU s’est illustré par la mission que
vous avez menée en Irak. Pourquoi avez-vous jeté l’éponge et décidé de
démissionner de votre poste dans ce pays ?
Je n’ai pas démissionné. Je n’ai pas voulu rester. En réalité, je suis
parti en Irak à mon corps défendant. Les Américains avaient exercé une
pression terrible à la fois sur Kofi Annan et sur moi. Ils nous avaient
dit qu’ils avaient besoin de notre aide pour restituer la souveraineté
de l’Irak. Les Nations unies ne peuvent pas refuser d’aider un pays à
recouvrer sa souveraineté. Évidemment, j’ai découvert sur place que
l’Irak que je connaissais avait beaucoup changé. Saddam Hussein avait
pratiqué la politique de la terre brûlée et avait décimé l’opposition.
Le personnel politique que j’ai trouvé se résumait donc aux gens qui
sont retournés en Irak derrière les tanks américains. J’ai fait de mon
mieux pour trouver d’autres personnes qui pouvaient assumer des
fonctions politiques. Les gens que je connaissais étaient très vieux et
ne voulaient pas coopérer avec l’occupation. Néanmoins, le gouvernement
que j’ai contribué à former était nettement mieux que le précédent.
Nous avions éliminé Chalabi et toute sa clique. Les milices chiites
pro-iraniennes étaient représentées par deux ministres uniquement. Il y
avait trois ou quatre excellents ministres dont un que j’ai connu ici à
Londres dans les années 70 quand j’étais ambassadeur. À l’origine, ma
proposition était de former un gouvernement de technocrates. Mais cela
a été refusé à l’unanimité aussi bien par les Américains que par les
gens qui étaient avec eux. Peut-être que j’aurais dû partir à ce
moment-là. Mais les circonstances étaient telles que je ne l’ai pas
fait. Durant cette période, j’ai réussi toutefois à stopper l’attaque
des Américains contre Falloudja en menaçant de les dénoncer. Ils ont
recommencé après mon départ et ont détruit la ville complètement.
Devant mon insistance, ils avaient également arrêté une attaque
vicieuse contre Sadr et sa milice à Karbala. Ce que j’ai fait en Irak
n’était pas complètement négatif mais l’occupant américain avait le
dernier mot et autour de lui, il y avait trop de gens non
recommandables.

Plusieurs thèses circulent autour des motivations qui
ont poussé Bush à envahir l’Irak. À vos yeux, quelle en est la raison ?
Je n’en sais rien. C’est une question que j’ai posée à tous les
Américains que j’ai rencontrés, même au plus haut niveau. Je n’ai
jamais reçu de réponse satisfaisante. Des explications nous sont
données a posteriori, comme l’instauration d’une démocratie. Ce dont je
suis certain, c’est que les Américains savaient parfaitement qu’il n’y
avait pas d’armes de destruction massive. Ils disent qu’ils ont été
trompés par leurs services de renseignement qui avaient fait de
mauvaises analyses. Ce n’est pas vrai. Ce que je ne savais pas à
l’époque, c’est que l’idée d’envahir l’Irak circulait déjà sous
l’administration Clinton. La décision a été prise une semaine après les
attentats du 11 septembre 2001. Les États-Unis n’ont jamais été
intéressés par l’Afghanistan. Leur objectif était d’envahir l’Irak.
Aujourd’hui, nous avons un million de morts, quatre millions de
déplacés et de réfugiés, un pays détruit et dont la reconstruction va
demander des dizaines et des dizaines de milliards. Deux questions :
pourquoi et qui est responsable ? Quand quelqu’un se dispute avec sa
femme et élève la voix, on estime que c’est inadmissible et qu’il faut
l’envoyer devant un tribunal. Personne n’est donc responsable de la
mort d’un million d’Irakiens ?
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Message par samirr Sam 3 Avr - 16:14

TOUT DABORD SALAM ALIKOUM..... CA VA TU VA BIEN ADM. BELLOUMI RESTE PARMI LES MEILLEURS NUM 10 EN ALGERIE ET DE TT LES TEMPS..VOILA
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Message par samirr Sam 3 Avr - 16:15

JE PARLE BIEN SURE DE LAKHDAR BELLOUMI BIEN SURE ...
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